31 juillet au 16 août 2017
Deux semaines en autonomie presque complète pour découvrir ces magnifiques îles à pied et ainsi profiter pleinement de cette nature sauvage et étonnante.
240 km à pied comptabilisés, 11 500 m D+, 16 kg et 15 kg le poids de nos sacs .
Le plus important, la préparation physique et matérielle.
Préparation physique
Nous sommes en couple, âgé de 56 et 58 ans. Nous pratiquons le trail et la marche nordique et nous sommes habitués aux épreuves de longues distances en une fois (40 - 65 - et même 120 km pour mon mari) mais pas du tout aux treks et camping de plus d'une nuit.
On étale tout le matériel et la nourriture sur une table pour préparer et tester nos sacs. Les vêtements sont rangés dans des sacs en plastiques par sorte ; pour la nuit, pour la randonnée, pour les journées repos ou le soir, les accessoires (chapeau, buff, gants...). Premier essai, mon sac est très lourd et me fait mal au cou, il va falloir le porter pendant 2 semaines et randonner toute la journée ! Je me rappelle qu'il faut bien régler son sac et il devient tout de suite beaucoup plus confortable. Ensuite en regardant sur internet comment l'alléger, je trouve des indications pour bien le remplir ; affaires lourdes en bas et le long du dos. Effectivement c'est mieux. Après je range de façon à pourvoir accéder facilement à la trousse à pharmacie, à la gamelle, au couteau, au sac d'accessoire (chapeau...) la cape de pluie. Je sais où chaque chose est rangée c'est donc facile à trouver. Tout le monde ne prend pas cette décision...
Nous avons aussi chacun un petit sac à dos porté en ventral dans lequel nous répartissons les papiers et l'argent, le gros appareil photo, les téléphones, de quoi grignoter, un carnet et des stylos pour noter les impressions et souvenirs rangé dans une pochette hermétique qui servira à ranger les cartes postales ou autres documents comme les horaires de bus. Une petite bouteille d'eau et une poche à eau de 2 l vide que l'on rempliera lorsque l'on trouvera de l'eau.
Préparation du parcours
Téléchargement des cartes "offline"sur une application smartphone (mytrails pour androïd et easytrails pour Iphone) et des tracés GPS sur le site incontournable pour préparer ce voyage
http://rando-lofoten.net/index.php/fr/.
Cette étape se révélera fondamentale...
Achat du livre et photocopies des ballades à proximité.
Le voyage
Vol aller Paris-Oslo, Oslo-Bodo, Bodo-svolvaer (environ 20 minutes de vol dans un petit avion à hélices)
Retour bateau Moskenes-Bodo, avion bodo-Oslo, Oslo-Paris
La traversée des Lofoten
Cette traversée décrite par le site "rando Lofoten" comporte 11 étapes variants de 9 à 20 km, cela nous semblait facile nous avions donc prévu de faire en plus, d'autres randonnées décrites par le site. Ce qui nous angoissait un peu était le fait de rallier le point de départ de la randonnée Delp au point d'atterrissage Svolvaer, éloignés d'une vingtaine de kilomètres et desservi par un bus ne passant qu'une fois par jour vers 15 h de l'après midi alors que nous arrivions vers 21 h. Donc on risquait de perdre une journée complète à attendre. Une alternative était de faire un sommet dans le coin le lendemain matin et de prendre le bus l’après midi mais les prévisions météo n'étant pas très bonne on a marché un peu le long de la route principale et hésitant sur la décision à prendre lorsque mon mari à décidé de tenter le stop pour se rapprocher de Delp. Nous ne sommes pas habitué à faire du stop donc au début c'était un peu timide puis il a été plus décidé et une voiture s'est assez rapidement arrêtée. Nous avons la chance de tomber sur un pompier de l'aéroport qui habite justement à Delp où il ne doit y avoir pas plus de 10 maisons. Nous discutons pendant le trajet et il est étonné que nous tentions cette traversée, surtout moi. Il nous dépose devant la plage et juste sous le départ de la randonnée.
Nous prenons le temps d'admirer le couché de soleil alors qu'il est 23 h 30, avant de monter un peu sur le chemin pour installer notre premier bivouac. Nous avons un peu peur de manquer d'eau, car Il était indiqué que l'on en trouvait facilement, ruisseaux, lacs potables, mais pour l'instant nous n'avons que 2 petites bouteilles achetées à l'aéroport de Bodo, celui de Svolvaer il n'y a rien. Nous avons besoin d'alcool à brûler pour notre réchaud car celui-ci étant interdit dans les avions nous n'avons emporté qu'une boîte de pastilles de combustibles et ça ne chauffe que des petites quantités d'eau.
Etape 1
Le lendemain il fait très beau contrairement à la météo annoncée donc on part pour l'étape 1.
C'est une très belle ballade, il y a 12,8 km et 927 D+ de prévu. Dès les premiers mètre de la montée on se rend compte qu'avec le poids des sacs à dos le cardio fonctionne beaucoup plus...
donc on y va tranquillement. Les paysages sont superbes et l'on s'arrête souvent pour admirer et prendre des photos. Cette étape est bien balisée et assez facile. On ne croise que des moutons
et des oiseaux jusqu'au sommet où malheureusement les nuages commencent à nous bloquer la vue.
On en profite pour manger un peu,en espérant le retour du soleil, mais le temps se couvre definitivement, il se met à faire froid et nous amorçons donc la descente. Là aussi nous découvrons que le poids des sacs est très lourd pour les articulations des genoux et qu'il peut s'avérer dangereux car il nous entraîne facilement. Donc décente assez lente aussi. Rapidement la pluie nous rattrape il faut sortir les capes de pluie et le sol devient très glissant mais on termine l'étape facilement sauf que le chemin parallèle à la route se termine dans un marécage et nos chaussures sont trempées. Par contre on a trouvé beaucoup de ruisseaux sur la fin où on a pu remplir nos réserves d'eau.
Conclusion étape 1, magnifique, assez facile mais il faut prévoir de l'eau car il n'y en a que vers la fin.
Etape 2
Il est tôt, nous décidons de commencer l'étape 2 après un petit arrêt au camping Sandsletta où nous espérions trouver de l'alcool à brûler pour notre réchaud mais ils n'ont que du gaz. On se rachète quand même une bouteille d'eau au cas ou et un paquet de gâteaux salés pour le moral car il pleut beaucoup. L'étape commence dans une jolie forêt de bouleaux, de mousse, de fougères et orchidées minuscules mais magnifiques pour arriver dans un paysage de haute montagne avec de nombreux névés et lacs. En traversant le déversoir de l'un d'eux, je glisse sur une grosse pierre et ne peux me rattraper avec le poids du sac, résultat un bras tout éraflé, un énorme bleu à la cuisse et un bâton
cassé ! Nous redoublons de prudence et décidons finalement de bivouaquer au bord d'un petit lac qui nous semble assez protégé du vent qui souffle fort.
La météo ne s'améliore pas, la nuit est très agitée, mais la tente à tenu le coup et l'on attend une bonne fenêtre météo pour repartir. Vers 13 h nous décidons de repartir même s'il pleut encore.
Un petit passage délicat surtout avec la cape sur un passage étroit où il faut se tenir aux rochers au-dessus d'un lac encore en partie gelé ce qui n'est pas pour rassurer.
et dont il faut ensuite traverser le déversoir, assez important (de l'eau glacée jusqu'aux genoux).
Après c'est une grande descente et un long passage interminable dans les marécages mais aménagés avec des planches pour rejoindre la grande ville de Svolvaer (attention la route est longue..). La pluie a cessé. Nous décidons d'aller y faire des courses et nous sommes content d'y trouver notre alcool à brûler (rod spirit). Avant d'aller commencer l'étape 3.
Conclusion étape 2, une belle étape sauvage où nous ne croisons personne ce qui ajoute au côté impressionnant des paysages surtout dans le passage délicat mais qui passe finalement très bien.
Etape 3
En sortant de Svolvaer nous enchaînons directement l'étape 3 pour nous trouver un bivouac le long d'un beau lac. Ce n'est pas évident car le sol est très tourbeux et nous mettons plusieurs km avant de trouver le bon coin mais qui est infesté de moustiques. Une table de pique-nique à proximité nus permet un peu de confort et de faire sécher nos affaires. Ce soir nous pouvons manger chaud et nous avons le lac pour l'eau.
Après une bonne nuit nous repartons. Ça monte assez rapidement, la pente est tres raide mais il y a des myrtilles et nous arrivons à un premier lac réserve d'eau potable où nous remplissons sereinement nos réserves. Rapidement, nous repartons pour le deuxième lac juste au-dessus. Nous voyons avec étonnement que le chemin monte direct sous une grosse canalisation. Le sol est fait de grosses plaques de pierres mouillées et heureusement des cordes sont là pour aider, mais elles sont trempées. Il faut se hisser à la force des bras avec toujours le poids des sacs.
Cela ne fait pas trop peur même si la pente est raide mais j'évite de regarder en arrière. J'espère avoir la force d'aller jusqu'en haut. On y arrive enfin mais il y a un dernier petit passage avec corde de 2 mètres de haut environ carrément vertical qu'il faut carrément escalader.
Pause repas au bord du lac.
Après c'est plus facile mais se pose le problème du chemin, car il disparaît et il faut se repérer au tracé GPS, traverser un gros névé, une rivière et lors de la descente sur le fjord il y a d'énormes plaques de rocher que l'on préfère éviter car la pente est assez raide et elles peuvent être dangereuses. Il faut souvent faire demi tour, éviter les trous dans les fougères, les glissades dans la boue pour terminer dans un marécage non balisé et non aménagé et enfin traverser une rivière assez large. Nous n'avons pas vu de pont. Ensuite on longe longuement le fjord avant de terminer l'étape sur la route.
Conclusion de l'étape, il faut avoir de la force dans les bras (ou trouver un autre chemin on n'a pas su s'il en existait vraiment un autre), avoir absolument le tracé GPS, ne pas craindre d'avoir les pieds mouillés, mais ça c'est valable pour presque toutes les étapes... Le passage au col est magnifique, nous y avons posés nos sacs pour nous y promener un peu librement.
Etape 4
Pour rejoindre cette étape, il faut marcher 14 km sur la grande route et passer des ponts importants, nous faisons les km jusqu'au pont puis du stop pour passer les 2 ponts, et c'est encore une personne de Delp qui nous dépose de l'autre côté des ponts. Il ne nous reste plus que 6,5 km d'une petite route (on y découvre sur une superbe petite plage blanche, mais il fait trop frais pour se baigner)
pour rejoindre le départ juste après un restaurant fermé. On plante notre tente un peu plus loin en hauteur au-dessus d'un lac.
Le lendemain matin démarrage de l'étape. Nous savons qu'elle sera longue, il fait très beau, le sol est un peu plus sec, il y a plein de myrtilles et de mures polaires (multes) qui nous désaltèrent
et beaucoup de ruisseaux. Ça monte très raide tout de suite car le tracé GPS va droit dans la montée et il n'y a aucun chemin et ce sera comme ça pendant toute l'étape.
Il faut vérifier constamment que l'on est bien dans la bonne direction et viser au mieux pour trouver le passage idéal. On monte, descend, monte, descend... avec des paysages magnifiques et variés.
On croisent 3 personnes venues en voitures qui ramassent des multes et un jeune couple de randonneurs à la journée près d'un chemin carrossable qui mène à une grosse antenne sinon on ne croise que des moutons.
L'étape est beaucoup plus longue que prévue avec toutes les corrections de trajectoires que l'on doit faire et il y a beaucoup de dénivelé
on est donc content quand on voit enfin le lac d'arrivée et surtout la cabane en tourbe pour les randonneurs qui est inoccupée et très accueillante.
On s'y installe pour la nuit, il y a 5 couchettes, des couvertures, des bougies et allumettes, un poêle et du bois, une table et des chaises.
Un jeune français nous rejoindra plus tard mais préférera dormir dans sa tente.
Conclusion de l'étape, Toujours magnifique, pas de difficulté si ce n'est le manque de chemin qui impose la vérification quasi constante du tracé GPS qui passe parfois dans des terrains très peu praticables (nos jambes sont toutes griffées) et la longueur de cette étape (plus de km parcourus que ce qui était indiqué),
Etape 5
Réveil au soleil, mais les vallées sont dans le brouillard. C'est l'étape la plus courte de la grande traversée, il faut se repérer au GPS et éviter les zones trop humides car il a y a beaucoup de marécages et de petits lacs, mais comme on voit rapidement la ville au loin il n'y a pas de problème,on a un cap
Au bout d'un moment on retrouve un chemin bien tracé avec des randonneurs à la journée. Plus besoin de vérifier le chemin. On aurait du, car finalement,on se retrouve sur la grande route et non pas sur le petit chemin pour accéder à la grande ville de Leknes (j'avais pourtant bien vu un petit chemin qui partait sur le côté...). Mon mari ne supporte pas de marcher sur la grande route, mais impossible de rejoindre le chemin toutes les propriété sont privés et impossible de couper. On retrouve enfin le tracé une fois en ville pour accéder au centre commercial, syndicat d'initiative et au bus.
Nous pouvons y manger, faire nos courses, acheter un kit pour réparer mes bâtons, faire du wifi au syndicat d'initiative et déguster de bons gâteaux au sympathique salon de thé au rez-de chaussé de ce dernier.
Conclusion de l'étape, étape facile mais dans la descente il ne faut pas rater le bon chemin sur la droite et ne pas suivre le plus facile. Au syndicat d'initiative il y a une salle pour faire du wifi et recharger les téléphones, ne pas hésiter à demander à y déposer les gros sacs pour aller faire les courses tranquillement.
Etape 6
il faut rejoindre le début de l'étape en bus car il y a un tunnel interdit aux piétons, le brouillard est retombé sur la ville et il fait très froid. Le bus nous dépose à l'entrée de Napp. Nous rejoignons le départ de l'étape qui est juste après le port mais au lieu de longer la côte, nous montons un peu pour installer notre bivouac. Pas de lac à côté mais un ruisseau un peu plus loin pour l'eau. Le lendemain matin nous partons tôt pour rejoindre le chemin par le haut. Le sentier est bien balisé et agréables, les vues sont superbes malgré quelques nuages. On croise quelques fermes et maisons isolées accessibles par bateau mais tout semble désert à part toujours les moutons plus un lièvre et un aigle. Un petit pont de rondins permet de traverser un fjord étroit
Un peu plus loin, se présente sur une montée très raide. On hésite..mais après vérification avec le tracé GPS, plus de doute c'est bien le chemin et il faut se lancer. Finalement, je me retrouve coincée vers le milieu de la montée. Escalader sans corde, sans bonnes prises et avec un sac de 15 kg ça fait peur, surtout avec un vide de plusieurs mètres en-dessous.
On a une corde, donc on décide de se sécuriser, même si c'est plutôt psychologique. Il y a un passage étroit sur le côté vers le milieu de la montée qui est plus facile, mais j'ai quand même les jambes qui tremblent...
le reste de l'étape est beaucoup plus facile malgré de nombreux passages rocheux. 0n arrive finalement au village musée de Nusfjord pour une bonne séance photo.
Conclusion de l'étape, jolie étape, très sympathique avec moins de dénivelé mais le passage d'escalade est chaud, surtout avec le poids et l'encombrement des sacs.
Etape 7
l'étape commence à la sortie du village où il a beaucoup de touristes. On décide donc de marcher environ 1 h pour trouver un coin pour bivouaquer tranquille. On trouve finalement, très proche du chemin, mais pas grave a cette heure plus personne sur les chemins. Pas d'eau à proximité, ce n'est pas grave, nous avons toujours des réserves.
Le lendemain nous continuons cette étape qui est très agréable, assez bien balisée et sécurisée dès qu'il y a un passage qui pourrait être délicat car c'est une partie d'une randonnée très empruntée par les touristes.
La suite est une jolie petite route qui longe un grand fjord jusqu'à la ville de Ramberg. Nous y faisons nos courses et décidons de profiter un peu d'un camping. Après avoir planté la tente, nous allons dévorer le buffet très complet et délicieux, les desserts sont par contre un peu décevant.
Nous restons 2 nuits à ce camping très agréable
Conclusion de l'étape, très facile, agréable sauf le petit bout de la grande route pour les 2 derniers kilomètres. Le camping de Ramberg a un restaurant qui fait buffet à volonté le matin et le midi (idéal pour des randonneurs affamés) et repas normal le soir mais nous n'avons pas testé. La supérette du village est très pratique car les horaires sont assez larges. Par contre le magasin de souvenirs recommandé est fermé presque tout le mois d'août.
Le lendemain matin nous décidons de faire un sommet juste au dessus du camping, 700 D+ sur 2 km.. mais sans sac c'est un bonheur !
L'après midi, direction Reine en bus pour un peu de tourisme traditionnel. On décide de revenir a pied sur une partie de la route car les paysages et les points de vue sont magnifiques. Finalement, on fait quand même plusieurs kilomètres, en passant plusieurs ponts à pied et en faisant plein de photos. Cette baie est magnifique
Pas beaucoup de bus pour revenir au camping, le prochain dans 2 h.. On tente donc le stop et ça fonctionne au bout d'1/4 d'heure avec un couple de Norvégiens bien sympathiques. Ils nous déposent au camping. Apres analyse des prévisions météo on décide de repartir le lendemain matin
Avant de repartir, nous testons le buffet du petit déjeuner et nous en sommes ravis car il est très complet aussi.
Etape 8
Nous prenons le bus pour éviter le trajet sur la grande route déjà fait à pied à l'arrivée de l'étape précédent. Très pratique, il nous laisse juste avant les beaux ponts.
Le temps est superbe et l'étape bien balisée car une partie est une ballade à la journée très connue,
donc on croise du monde. Pour la montée au sommet Ryten, nous posons nos sacs sur un rocher et montons léger. La vue est magnifique et grandiose.
Les deux plages en bas nous donnent envie de baignade, mais nous ne trempons que nos pieds car il y a plein de méduses et l'eau est bien froide. Nous repartons après un petite pause repas. la suite de l'étape est aussi magnifique.
L'étape se termine tranquillement sur un grand fjord que l'on longe.
Conclusion de l'étape, une superbe étape pas difficile et agréable.
Etape 9
Nous enchaînons sur l'étape 9 en contournant le fjord puis une montée à un petit col un peu casse pied car il y a des gros cailloux, on n'avance pas vite. Nous croisons un couple de français qui fait quelques étapes de la grande traversée, ce sont les premiers que nous rencontrons. Nous décidons de dormir après ce col au bord d'un joli lac.
Au réveil il fait un temps splendide quand nous partons monter un deuxième col assez raide avec toujours beaucoup de gros cailloux fatigants. Les vues sont toujours magnifiques, après chaque col on découvre de nouveaux paysages.
Une belle plage nous tente bien sur la droite mais nous devons aller sur la gauche pour monter le dernier col qui nous sépare du fjord où nous devons prendre un bateau vers 11 h 20. Finalement, nous nous sommes trompé de jour et il ne viendra qu'à 15 h 20. On est un peu dépité mais on en profite pour faire sécher le linge et manger.
Le temps se dégrade complètement, et quand le bateau arrive nous sommes une bonne dizaine de personnes entassés dans la cabane du ponton pour se protéger de la pluie. Avec un autre français,nous indiquons que nous faisons un arrêt à la petite centrale électrique, l'escale n'est possible que sur demande express et moyennant quelques (beaucoup) de NOK supplémentaires
le trajet est court, le bateau va très vite et nous dépose au bout d'un fjord désert
Il ne nous reste plus que la possibilité d'une montée raide mais pas trop dangereuse avec quelques passages sécurisés jusqu'au sommet d'une belle butte de 448 m qui marque la fin de l'étape
Pendant la montée le temps s'est largement amélioré et les paysages sont magnifiques
Conclusion de l'étape, bien vérifier les horaires des bateaux suivant les jours. sinon une très belle étape.
Etape 10
Sur cette butte, nous rencontrons une jeune femme qui nous dit que la météo va se dégrader fortement dans la soirée.
Il est 17 h on prend donc la décision de faire l'étape en zappant la montée au Munken car les nuages sont déjà là. Les paysages sont très sauvages,
c'est impressionnant et l'on passe au pied du Munken sans avoir envie d'y grimper tant le ciel est en train de se charger
On accélère même pour terminer au plus vite mais la descente est longue, glissante, heureusement vers la fin sécurisée et c'est avec joie que l'on arrive enfin au lac de la ville de Sorvagen où l'on se dépêche de monter la tente avant qu'un déluge s'abatte sur nous.
Conclusion de l'étape, une très belle étape. Le lac de Sorvagen est bien pour camper (on n'est d’ailleurs pas seuls) et il y a plusieurs boutiques dans la toute petite ville
Le lendemain grand soleil, mon mari en profite pour se baigner dans le lac. Nous décidons ensuite d'aller faire un tour en ville pour quelques courses et visite de l'office du tourisme.
Là nous apprenons q'une tempête s'annonce dans les 3 heures.
Décision donc de rallier au plus vite le camping de Moskenes à un peu plus de 2 km qui a tout le confort.
Très bonne décision car la tempête arrive comme annoncée, mais ça y est, la tente est montée et tout est au sec
Etape 11
Nous passons une journée de repos au camping car il pleut presque toute la journée et le soir c'est même la tempête qui va durer pratiquement toute la nuit.
Le matin, on est bien content de pouvoir profiter de la cuisine du camping pour un bon petit déjeuner au sec. La météo annonce une accalmie on décide donc de faire la dernière étape. Il faut se rendre à la ville de A (qui se prononce O) à un peu plus de 4 km, il y a peu de bus donc on décide d'y aller à pied et on en profite pour faire des courses à Sorvagen (pas de magasins à Moskenes si ce n'est la boutique de dépannage du camping). La ville de A est une ville musée
avec une boulangerie à l'ancienne très renommée pour ses roulés à la cannelle, comme elle ferme tôt on les goûte tout de suite et c'est vrai qu'ils sont très bons.
On peut commencer vraiment l'étape maintenant. Le chemin est facile à trouver, les passages à peine délicats sécurisés l'itinéraire emprunte une partie du tour du lac très fréquenté. Mais ensuite c'est encore la galère pour trouver la bonne trace car il y en a plein et il faut regarder le tracé GPS. Il y a du vent, il fait presque beau mais le sol est détrempé après la tempête. On décide de s'essorer les chaussette avant la grosse montée au col.. mais 5 minutes après on doit traverser à guet un gros ruisseau pour rejoindre la bonne montée... Eau jusqu'au mollet, l'essorage n'a pas été bien utile ! Il y a du monde qui monte à ce col mais tout le monde s'arrête en haut et redescend du même côté.
Malgré le vent fort, nous décidons de continuer notre étape qui nous fait descendre de l'autre côté, et longer un grand lac,
A certains endroits, il nous faut marcher carrément dedans à plusieurs reprises. Grimper dans les rochers (heureusement nous n'avons pas nos gros sacs). A un moment nous sommes obligés de nous arrêter pour nous protéger de la pluie et de coups de vent extrêmement forts.
Nous hésitons à continuer mais cela se calme, on continue, petits passages étroits quand finalement nous découvrons un petit torrent qui dévale sur les rochers du chemin.
J'avoue que là, j'ai dit stop, la plage d'arrivée est juste derrière, mais risquer de glisser sur les cailloux et tomber dans le lac plus bas ne me dit rien, surtout que les coups de vent reprennent par moment. On prend donc la décision de rebrousser le chemin lorsque l'on tombe sur un autre couple de Français qui eux décident de continuer en passant par le haut. On hésite puis on les suit et on monte direct dans la pente, mais finalement on décide de s'arrêter quand on arrive à voir un petit bout de la plage qui en plus ne nous semble pas terrible.
Retour en sens inverse et l'on se dépêche car il commence a se faire tard. On est content de se retrouver enfin au col. Il nous reste la grosse descente, et le contournement du lac quand la pluie revient fortement.
Le retour à Moskenes se fait sous le déluge.
Conclusion de l'étape, pas terrible, les paysages ne sont pas aussi impressionnants que d'habitude et nous sommes content d'avoir pris la sage décision d'arrêter avant la fin de l'étape vue la météo dangereuse. le lendemain nous faisons un petit sommet juste derrière le camping bien plus beau et avec une vue superbe.
Conclusion de cette grande traversée
Ce fut magnifique, grandiose, impressionnant,sauvage aussi, car souvent désertique.
Le plaisir de planter sa tente où l'on veut en pleine nature.
Dans les nord nous avons rencontré quasiment personne sur les chemins et cela faisait un peu peur en cas de problème.
Il faut être entraîné physiquement car les étapes sont longues avec souvent plus de km que prévus et des dénivelés importantes. Nous avons souvent dépassé les temps prévu par le site à cause de pauses photos, repas, en-cas, recherche du chemin...
Il faut pouvoir passer dans des passages assez techniques et pas évidents. Ils ne sont pas vraiment dangereux sauf en cas de chute.
Etant habitués à faire des grandes distances, nous pensions faire plus de randonnées supplémentaires mais la difficulté des étapes nous a rendu plus sages.
Le poids des sacs est une difficulté supplémentaire à ne pas sous estimer, car il rend tout plus délicat, perturbe l'équilibre et ralenti.
Nous avons fait plusieurs chutes sans gravité. L'une d'entre elles m'a fait partir en avant dans le sens de la descente et je me suis étalée de tout mon long tête première heureusement dans une mousse épaisse. Il faut être constamment attentif !
La quasi absence de nuit par contre est très agréable car il n'y a pas d'angoisse de terminer tard sa randonnée et les lumières sont magnifiques.
Nos duvets étaient un peu léger les 2 dernières nuits étaient très froides.
Coût de notre voyage pour 2 personnes :
transport pour aller retour: 903,28 €
sur place (bus, bateau) 82,39€
6 nuits en camping 118,32€
1 nuit rb&b 65,00€
nourriture sur place 299,88€, restaurants, salon de
thé, bars (pour le wifi et la chaleur) 308,59€
alcool à brûler (rodspirit) 2b. 13,98€
kit réparation bâtons 12,80€
Total 1804,24€
nous avions emporté pour environ 80 € de nourriture
(des dosettes de café, un mélange céréales pour le matin, 1 pain multigraines, un pot de pâte de cacahuète, des bananes séchées, 2 melons séchés, des graines mélangées, 1 paquet de flocons de pois cassés, 6 paquets de mix de grains Ikéa (1 sachet 250g pour 2 fait un bon repas), 2 paquets de 300 g de riz et chanvre, 1 portion de lentilles au curry pour 2, 1 petite bouteille d'huile d'olive, 3 petites boîtes de pâté.
Des déshydratés maison très pratiques car il suffit d'ajouter de l'eau et de faire chauffer ;
2 soupes d'ortie, 1 sac de soupe de légumes (1kg carottes, 700g patate douce, 1 kg de courgettes, 2 poireau, une poignée de châtaignes) et 1 sac de purée de environ1 kg de courgette et 1 kg de patate douce.
Matériel emporté :
1 tente 2 personnes
2 duvets rectangulaires (10° - 15° trop léger, nous avons eu froid les dernières nuits)
2 demi-tapis de sol auto gonflants
1 popote avec réchaud à alcool tatonka (socle tempête, 1 casserole, une poêle)
2 boîtes gamelle silicone pliables avec couvercle et 1 couvert cuillère-fourchette intégré
2 gobelets silicone pliables
2 lavettes
2 couteaux (1 suisse 1 vieux campeur, les 2 avec ciseaux, le 2ème nul)
1 mini trousse de toilette (savon d'alep, dentifrice solide maison, déodorant dans une petit tube roller, un petit peigne, 2 brosses à dent)
2 rouleaux de papier toilette
un rouleau d'adhésif ultra résistant
un peu de ficelle
5 petites pinces à linges
1 toute petite lampe qui s'aimante
1 trousse de secourt ;
aspirine, dafalgan, spasfon, smecta, antibiotique à large spectre prescrit par notre médecin, des granules d'arnica, une huile essentielle de tea tree désinfectante, un petit flacon d'argile prêt, 2 dosettes de sérum phy, des pansements, une lime à ongle, de l'élastoplast, du tape de kiné, une mini pochette de couture avec 2 aiguilles, des échantillons de fils, des épingles à nourrices et une bobine de fil noir solide.
1 corde de 6 mètres
1 sac à dos de 70 l + 1 petit ventral de 10 l
1 sac à dos de 60 l + 1 petit ventral de 10 l
2 téléphones portables avec cartes et GPS
1 montre GPS pour enregistrer le parcours, le kilométrage et la dénivelé (pas pour se repérer)
2 batteries pour charger les appareils
1 appareil photo bridge
chacun :
1 paires de bâtons pliables
1 lampe frontale
1 poche à eau
1 cape de pluie
1 veste légère étanche (kway amélioré)
1 doudoune légère
1paire de sandales
1 paire de chaussures de trail
1 serviette de toilette ultra légère
1 pyjama fin
1 haut manches longues en laine
1 haut manches courtes en laine
2 corsaires de sport
1 bermuda + 1 pantalon long léger (lui) 2 pantalons longs légers (moi)
2 Tshirts sport manches longues (lui) 1 seul (moi)
1 tshirt de sport manches courtes
1 gilet de sport (moi)
4 slips
3 soutien gorge de sport
1 soutien gorge classique
4 paires de chaussettes
1 tshirts
1 polo (lui) 1 haut léger plus habillé (moi)
2 tshirts sans manche
1 buff 2 buffs (je suis frileuse)
1 casquette 1 chapeau (moi)
1 bonnet (moi)
1 paire de gants (moi)
Ce qu'il faudrait changer
nous avons utilisé des petits sacs en plastique pour ranger les vêtements alors qu'il existe des sacs étanches très pratiques, solides et pas chers.
Il aurait fallu prendre plus de pinces à linge.
J'ai emporté 4 soutien-gorges, 3 de sport, 1 normal, mais les soutien-gorges de sport ont des grosses bretelles épaisses qui au bout d'une journée de port du gros sac à dos deviennent insupportables, je devais lever mon gros sac dès que je le pouvais j'ai donc dû inverser et porter le soutien-gorge léger pour marcher avec le gros sac et les autres en dehors de ces périodes. Le nombre n'était donc pas adapté !
il n'avait pas de bonnet ça lui a un peu manqué.
Je n'avais pas de petite brosse à ongle et après une journée à patauger dans la tourbe les pieds n'étaient pas très présentables car même sous la douche ça ne partait pas.